Voilà deux semaines de passées depuis la fin du FabLab Festival de Toulouse.
Il aura fallu ce temps-là pour digérer ces 4 jours plutôt denses, du 7 au 10 mai derniers.
Retour sur l’événement.
Jour 1
Départ de la FabMobile prévu à 6h00 du matin de Cordelle. Donc départ presque vers 7h00.
La première journée du Festival est consacrée aux FabLabs avec des ateliers (workshops). Mais, avec entre autres un départ quelque peu retardé, l’arrivée s’est faite vers les 12h30.
Manqué les workshops du matin et leur restitution. Quant à ceux de l’après-midi, Matthieu a tout de même pu participer à l’un d’entre eux, et pas des moindres.
Le réseau français des #fablabs vient de naître à #Toulouse ! #FabFest @FablabFestival pic.twitter.com/obP5n5pHC9
— ecodesign fablab (@ecodesignfablab) 7 Mai 2015
Jour 2
Vendredi 8 mai, ce jour est destiné aux professionnels. Défilent entrepreneurs, chercheurs et universitaires ainsi que quelques journalistes. Voici clairement venir la pierre d’achoppement d’un jeune FabLab qui vient en petite délégation : on ne peut pas être au four et au moulin. Matthieu, à proximité de la carte en relief de la région de Roanne, est de son côté bien occupé.
Il réalise la partie 3D d’une maquette du centre ville de Toulouse que d’autres FabLabs imprimeront.
Quant à moi, je gère le stand. ET IL Y A DU MONDE !!! D’une part, le stand de Chantier Libre est à l’entrée, et d’autre part y sont mis en avant des aspects d’un FabLab que l’on retrouve peu ailleurs. Les autres FabLabs présentent plutôt des projets relativement complexes et/ou des objets high-tech. Du fait de la jeunesse de Chantier Libre, et de la taille réduite de notre stand, on aura été plus modeste.
C’est d’abord un outil du FabLab, le scanner 3D, par lequel les visiteurs se voient en temps réel sous un autre angle. On s’attendrait à en voir davantage dans le Festival, mais en dehors d’ateliers, il me semble que cet outil du FabLab n’est représenté que sur notre stand. Ensuite, quelques objets réparés : pièce plastique d’un camping car, rouleau d’entraînement de carte perforée d’une boîte à musique, nouveau cadre pour un éclat de miroir,… Enfin des objets créatifs : rouleau pour crépi imprimé en 3D, lampe bi-matériau (plastique PLA et argile),polices d’écriture en 3D… Ce côté créatif (dans le sens artistique et pas technologique) des fablabs est finalement peu mis en avant par les fablab eux-même, mais plutôt par la présentation d’œuvres de designers et artistes sur des stands à part.
Mais soyons honnête, le FabLab Festival regorge de créativité. Voici une petite sélection totalement subjective. Tout d’abord, nos voisins avec lesquels nous partageons le stand, Plurifab, le FabLab de Tarbes. Laurent et Jean-Michel mettent en avant des lithophanes. A partir d’une photo (2d) d’un sujet (3d) on crée un fichier (3d) où les zones les plus épaisses sont les plus sombres de la photo. Une fois imprimé, le lithophane (3d) vu par transparence permet d’apercevoir le sujet de départ (2d). Donc je résume 3d=>2d=>3d=>3d=>2d. Et puis, il est difficile de faire un choix parmi tout ce qui est montré. Vu que je suis ce qu’ils font, je ne peux pas ne pas m’arrêter au FacLab et voir le Bicloone gabardine prévue pour faire du vélo avec sa signalétique embarquée, et l’Urban Potager, jardin d’intérieur automatisé et open-source. Enfin, dans la vitrine à côté du FabCafé quelques créations qui font le lien entre artisanat et FabLab, les bols en céramique d’Isabelle et les bijoux en cuir de Magdalena.
Une mention spéciale aussi aux constructions réalisées par les étudiants de l’école d’architecture.
Jour 3 & 4
Les samedi et dimanche sont les journées ouvertes à tout public. Et là où étaient attendues 2500 personnes, il y en aura 5000. A un moment donné, certains visiteurs se verront même refuser l’entrée le temps que d’autres ressortent ! Lors d’autres salons où les FabLabs présents se comptent sur les doigts d’un main, la réponse la plus souvent donnée est : “Oui, ceci est une imprimante 3D”. Cette fois-ci ce n’est pas le cas, et pas en raison de la forte concentration d’imprimantes 3D au m². En fait la notre ne se trouve pas sur le stand mais à côté de la maquette de Toulouse dans l’autre coin de la halle qui abrite le festival. La réponse la plus donnée est alors : “Non, notre FabLab n’est pas de la région mais se trouve à Roanne”. Malgré l’affluence je prends un peu de temps (et abandonne mon poste) pour voir deux-trois ateliers et conférences. Je peux donc voir avec Magdalena l’utilisation de la découpeuse laser sur un matériau tel que le cuir. Plus tard j’assiste à la conférence de Gildas W Guiella de Ouagalab, le FabLab de Ouagadougou (Burkina Faso). …et enfin j’ai juste le temps de voir les dernières minutes de la mini-conférence de Matthieu au sujet de la carte 3D interactive en polystyrène fraisé.
Ces 4 jours ont été denses. C’était l’occasion de rencontrer des personnes, de FabLabs ou autres, d’un peu partout, de France et d’ailleurs : Italie, Pays-Bas, Suisse, Arabie Saoudite … et c’était donc aussi l’occasion de massacrer l’anglais… Ces 4 jours ont été très riches, très prenants. Trop en fait. Certaines personnes sont passées sur le stand sans que je le sache, en mon absence ou alors sous mon nez, et c’est sur Twitter, quelques jours plus tard que je m’en suis aperçu, avec regret. Et même sans cela, il y a des gens que j’aurais simplement voulu prendre le temps de rencontrer sur leur stand ou écouter lors de conférences ou autres. Mais bon, le stand aurait été désert 90 % du temps… Le dimanche, fin de journée, il faudra encore 5-6 heures de route pour rentrer. Mais on ne part pas tout de suite ; bien sûr il faut remballer. En fait on essaie de faire dans l’urgence ce qu’on n’a pas eu le temps de faire : échanger quelques mots avec Gildas du Ouagalab (pourtant il se trouvait juste en face de nous de l’autre côté de l’allée), prendre les coordonnées de David du CICR, dire au revoir entre autres à Frédérique qui m’a gracieusement hébergé, etc… Puis il faut dire “Bye-bye !”. Rendez-vous l’an prochain ?
Fin du #fabfest. Pause café pour la fabmobile. Étrange calme après autant de découvertes rencontres merveilles pic.twitter.com/hTpbPpRNog — FabLab ChantierLibre (@chantier_libre) 10 Mai 2015
Si vous souhaitez avoir un aperçu de tout cela, allez jeter un œil à la WebTV du FabLab Festival.
Festival globalement très réussi selon moi. Je ne m’attendais pas à voir tant de stands et tant de personnes. Mais pour la grande majorité des FabLabs et bien qu’ils s’en défendent, « faire » importe bien plus que « partager ». Cette réalité était bien perceptible sur le festival : le « libre » en était le grand absent. Lorsque je demandais sous quelle licence était publiée une œuvre, j’avais des réponses du genre « ce n’est pas en ligne », « ??? » ou « CC By-NC / By-ND / By-NC-ND / By-NC-ND-SA (rayer les mentions inutiles) » mais jamais CC By ou CC By-SA, il ne faut pas déconner quand même !
À ce titre, le stand de Chantier Libre, le discours tenu sur ce stand, les projets présentés par Matthieu étaient une bouffée d’oxygène. Et en plus, vos projets sont vraiment cool ! Merci à vous pour tout cela.
Au plaisir de vous retrouver l’année prochaine ! 🙂